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Aeyna

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† - ♕ - † One Ok Rock - C_h_a_o_s_m_y_t_h_

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Création : 17/12/2008 à 08:47 Mise à jour : 30/05/2017 à 09:13

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Perfection

Perfection

 
 
Saluuuuuuuuut !!!!!


Ceci n'est pas une fic (je déchante tout le monde) désolée.
J
'ai eu l'immense honneur et chance d'assister à la représentation du Lac des Cygnes. Il s'agit de mon ballet préféré depuis mon enfance parce que j'adore Tchaïkovsky et la danse, je suis en totale admiration. Et pour rendre hommage et à mon compositeur préféré et à mon ballet préféré et à la remarquable troupe du Saint-Pétersbourg Ballet qui m'a fait tout simplement rêvée le temps d'une grande soirée, j'ai décidé de reprendre un ShikaTema déjà utilisé dans Pour un Adage. Fic à qui je trouve moult choses déplaisantes et vu que j'ai complètement foiré leur séparation lorsqu'ils étaient adolescents, j'ai décidé d'y remédier.
E
t je vous offre donc ce One-Shot qui pour moi, fera parti de mes préférés.


Bo
nne lecture,




 
 
 


Première partie
 
 

 




Les quelques notes de musique s'élèvent doucement, emplirent progressivement la totalité de la pièce et bercèrent les oreilles de chaque résidant de l'appartement. Les yeux bruns ouverts se posèrent sur la silhouette fine qui sourit à un public invisible avant d'avancer une première jambe puis l'autre. Ses pas feutrés mimaient l'agilité d'un félin, ses bras semblaient caresser l'air alentour, l'effleurer d'un frôlement chaste, discret, respectueux tandis qu'elle avançait vers le milieu de la piste de danse improvisée. Son visage se paraît d'une âme séductrice sans limite, elle marchait précautionneusement comme si le sol n'était pas du parquet mais un tapis rouge qui la menait vers le summum d'une pyramide.
Le chat roux s'étira longuement avant de s'avancer vers sa maîtresse, en quête d'un geste de tendresse de sa part. Sauf que la fameuse maîtresse n'avait pas le temps de lui accorder un tel caprice et l'attrapa vivement dans ses bras et le posa hors de la piste de danse improvisée, tandis que la musique cessait. Le bonhomme fit une moue ennuyée, n'appréciant pas que l'interruption impromptue de sa berceuse. La majestueuse Reine des Cygnes s'approchait de lui, le chat poussant des miaulements de mécontentement et de désarroi qui exprimait profondément sa contrariété. Tant pis pour lui. Il n'avait pas mérité ce câlin puisqu'il avait brisé sa danse et sa musique. Méchant Miaou.

- Voyons, Kyûbi ... pas maintenant, je travaille.

Comme pour lui répondre, le chat miaula une nouvelle fois, en dardant ses orbes félins sur elle tandis qu'elle prenait place vers le coin droit de la pièce. Sur qu'il interpellerait la SPA à son sujet ou assignerait sa maîtresse pour délaissement et manque d'affection. Quelle indélicatesse de sa part. Il ne méritait pas de vivre une telle vie de chat.

- Désolée. On peut reprendre ?
- Depuis le temps que je te dis que ce chat est un égoïste possessif jaloux maladif, grommela le virtuose dans un soupir, avant de reprendre. Un véritable pacha qui prend trop de poids.

Enfin, la musique chatouilla à nouveau ses tympans et il peut enfin se détendre. Agile, charmeuse, exquise, une jambe se souleva sans aucun tremblement et ses pirouettes accompagnées de tours en attitude les bras en couronne enchanteraient n'importe quel démon, ses relevés sur pointes précis étaient excellemment bien effectués. Elle changea de diagonale et se faisant, elle jeta un regard complice à son accompagnateur. Ce dernier ne regardait même pas son archet, préférant largement admirer la sublime silhouette. Véritable fruit défendu, enveloppée de son costume scintillant, on s'attendait à ce que des plumes noires soyeuses lui poussent sur les bras, à ce qu'une belle couronne pare sa tête coiffée d'un beau chignon. Les petits pas rapides sur les pointes faisaient penser qu'elle glissait sur le sol comme un cygne glisse sur un lac ou semblait être manipulée gracieusement par des marionnettistes qui la faisaient voler, à peine effleurer le parquet, virevolter comme un parfait cygne gracile. La musique douce et très agréable ressemblait à une belle berceuse qui ensorcela le pauvre spectateur qui aurait tout donné pour apercevoir la fin du spectacle. Battant des paupières afin de lutter contre le charme irrésistible de la berceuse, il admira une dernière fois la sublime Reine des Cygnes qui évoluait, dotée d'une grâce divine. Divine, c'était bien ce qu'elle était et il n'était pas le seul à songer cela. Une ultime pirouette, encore parfaitement effectuée, avant un demi développé sur pointes maîtrisé et toute une diagonale de pirouettes toujours impeccables s'achevant sur un relevé sur pointes, couplé d'un port de bras gracieux, le tout effectué sans l'ombre d'un tremblement ou d'une respiration trop forte. Pas même un cheveu ne dépassait le chignon de la merveilleuse étoile qui fit une révérence solennelle à son public même si l'un de ses membres n'était plus parmi eux. Il avait déjà quitté le monde actuel pour un monde beaucoup plus fabuleux où l'avait conduit la terrible Odile.
Les doigts soulevèrent l'archet en même temps que leur propriétaire se levait de son siège pour venir rencontrer la talentueuse danseuse.

- Tu es fin prête, dit-il, l'enlaçant à la taille.
- Merci de m'avoir aidée à m'entraîner, Piotr Ilitch, répondit l'interprète de la Reine des Cygnes.
- Tu étais déjà au point avant même que j'y mette la pâte.
- Voyons, Shika, s'exercer avec un CD et un professionnel, ce n'est pas la même chose.

Lorsqu'elle prenait un tel ton strict, elle ne tolérait aucune remarque, aucune contestation et il le savait bien. Hormis les fois où il souhaitait la taquiner, il risquait rarement de la contredire sous peine d'en subir les conséquences.

- Et ben, je suis extrêmement ravi et honoré de vous avoir apporté mon aide, Petite Impératrice.

Tout le milieu artistique la surnommait ainsi dû à ses performances exceptionnelles, son talent exquis et précoce. Elle craignait que les gens l'aient oubliée puisqu'elle avait dû quitter la scène dès lors que son ventre proéminent l'empêchait de développer avec raffinement ses jambes et avait consacré son congé de maternité à s'occuper de son bout de chou et échauffer ses chevilles en ne délaissant pas un jour ses pointes. Quatorze mois s'étaient écoulés depuis la naissance de leur cerf étincelant et tout le monde, amateurs et professionnels attendaient son retour avec hâte non retenue. Elle aussi avait hâte de retrouver la scène et les projecteurs, d'évoluer sur les fabuleuses musiques classiques et se sentir voler durant ses grands jetés. Cinq mois à peine après son accouchement, elle avait signé pour danser le Lac des Cygnes avec le Saint-Pétersbourg Ballet de sorte qu'elle avait quitté son appartement à Paris et s'était installée avec son compagnon, bébé et chat dans un bel immeuble de Saint-Pétersbourg. Shikaru grandissait entre les entraînements de son père qui touchait piano, violon, guitare, hautbois, harpe et compagnie avec une aisance qui lui était propre et les enchaînements de sa mère qu'il admirait grandir en montant sur ses pointes. La superbe Étoile avait peur d'échouer pour son grand retour et s'était entrainée jusqu'au bout. Elle ne devait décevoir personne. Elle la première. Une légère caresse la ramena sur Terre et elle rencontra le doux regard de son compagnon.

- Tu es au point, Temari.

Il savait qu'elle n'était pas convaincue et connaissait la phrase qui chasserait ses doutes.

- Tu es parfaite.

Les yeux verts de la jeune femme s'illuminèrent instantanément et elle fondit sur ses lèvres. Il ne s'était pas exactement attendu à cette réaction et cette scène lui en rappela une même, quasiment identique, datant d'une bonne décennie. L'angoisse le saisit subitement et il encadra de ses chaudes mains le visage magnifique de sa compagne.

- Néanmoins, contrôle-toi. Je n'ai pas envie que ça se termine comme la dernière fois.

Un « Quelle dernière fois ? » questionna l'esprit de la danseuse et la réponse fusa brûle-pourpoint. La dernière fois correspondait à la première fois où elle avait été choisie pour interpréter Odette et Odile. Soudain, les murs chaleureux de son cocon de Saint-Pétersbourg laissèrent place aux locaux d'une salle de danse semblable à celles de l'Opéra dont elle sortit, tendue.
Le flash-back l'avait submergée.

Dénouant son chignon, ses cheveux blonds tombèrent en cascade sur ses épaules et un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle avait fait de son mieux, n'avait pas lésiné sur son énergie et il ne lui restait plus qu'une chose : prier. Elle enfila son cache-c½ur promptement car hors de question d'attraper froid à cause d'un maudit courant d'air alors que se préparait le plus grand ballet de tous les temps au sein de l'Opéra Garnier : ses dirigeants avaient décidé de laisser une chance aux jeunes prodiges de briller sous les feux des projecteurs en décrochant un superbe rôle dans le ballet mythique du Lac des Cygnes. Temari se voyait déjà, la tête ornée d'un serre-tête en plumes blanches, parée d'un tutu blanc pur comme l'était Odette, exécutant le sublime pas de deux au bord du lac. Elle en avait rêvé depuis son enfance. Toutes les danseuses espéraient un jour interpréter la Reine des Cygnes, il s'agissait de leur Saint Graal, le rôle le plus prisé et le plus grisant de toute leur carrière. Pour devenir la meilleure danseuse de sa génération, il fallait avoir été choisie pour incarner la sublime Odette et la maléfique Odile. Temari s'était énormément battue, avait travaillé d'arrache-pied sans relâche avec Tsunade, sa marraine, pour parfaire la coda qu'elle présenterait aux jurés. Elle avait sué, pleuré de rage, saigné des orteils et ce n'était rien eu égard à ce qu'il l'attendait car ce serait Orochimaru qui serait leur professeur. Elle allait devoir le supporter au moins dix heures par jour, six jours sur sept durant quatre mois si ce n'est plus. Cela ne l'effrayait pas, bien au contraire, cela la motivait pour atteindre la perfection à laquelle elle aspirait. Elle avait tout donné et maintenant, il ne lui restait plus qu'à attendre les résultats. Regagnant les vestiaires, la jeune fille ignora les autres danseuses, ses rivales, et se débarrassa consciencieusement de ses pointes et ses embouts qu'elle rangea dans un petit sac lilas brodé en ses initiales. Chaque fois qu'elle admirait, elle songeait irrésistiblement à son petit-ami qui lui avait offert ce présent. Il était un pur amour. Un pur amour et elle avait beaucoup de chance d'être avec lui. Quel petit-ami, n'étant pas danseur, apprécierait que sa copine le délaisse pour un cours particulier prévu à la dernière minute ? Elle ne connaissait aucun garçon semblable à Shikamaru Nara. Son amoureux était unique et elle en était très fière. Si fière, qu'obnubilée par le sourire du brun, elle demeurait de marbre malgré les grands gestes de sa meilleure amie qui passa aux choses sérieuses. Elle se saisit du petit sac lilas et ramena son amie sur Terre.

- Hey, Ten' !
- Je vais te le rendre, Mlle l'amoureuse transie ! grommela l'adolescente aux deux longues nattes brunes.
- Chut !
- Oups, pardon. Personne n'a entendu de toute façon.

Quelque peu paranoïaque, Temari tenait à ce que personne n'ait vent de sa relation avec le jeune virtuose. Elle préférait garder son amour secret, de crainte que ses rivaux ne l'attaquent par le truchement du Nara. Elle tenait beaucoup à lui et le perdre l'anéantirait totalement. En taisant leur relation, elle les protégeait de la vilénie des autres.

- Alors ?
- J'ai fait tout ce que je pouvais, répondit la jolie blonde, en retirant son collant. Et toi ?
- Ma foi, je me suis donnée à fond, après que ça leur plaise ou pas ...je ferai la mère du Prince, au pire.

Tenten n'avait pas auditionné pour interpréter la Reine des Cygnes mais n'importe quel autre rôle. En fait, la danse classique ne l'intéressait pas plus qu'auparavant et elle séchait à loisir les cours d'Anko et Cie pour suivre les cours de danse contemporaine où elle se plaisait vraiment beaucoup. Elle avait déjà confié à sa meilleure amie combien elle adorait cette discipline et combien demeurer à l'école des petits rats la mortifiait. Temari ne s'arrêtait pas de l'encourager à continuer, persuadée que ce changement n'était que passager et que la brune reviendrait à ses principes. Tellement indifférente à l'angoisse de l'audition pour le personnage majeur du ballet, Tenten avait auditionné sans grand stress, avec le calme d'un chirurgien spécialiste des traumas et se contenterait volontiers du rôle sans grande importance de la mère du Prince Siegfried. Elle n'aurait qu'à se parer d'une belle parure, remettre une arbalète, s'asseoir sur un trône, contempler le spectacle et applaudir. Point. Contrairement à sa meilleure amie qui avait auditionné pour le rôle le plus complexe. Après tout, cela ne l'étonnait même pas : Temari était ambitieuse et Tenten était certaine qu'elle réussirait. Les deux jeunes filles s'empressèrent de s'habiller et quittèrent le vestiaire pour gagner le Martini Bar, café où tous les résidents de l'Opéra se réunissaient. Elles avaient rendez-vous avec leurs fidèles amis pour se retrouver à la terrasse d'un convivial et secret café parisien, se détendre après un moment de pic d'adrénaline et d'efforts physiques. Elles attendirent quelques minutes Ino et les trois danseuses quittèrent ensemble leur seconde maison et après trois stations de métro et une petite dizaine de mètres de marche à pied, elles retrouvèrent quatre garçons, attablés.

- Voilà les Trois Parques, lança Sai, d'un ½il impavide.

Sai était également un petit rat et en avait terminé avec l'audition pour le Prince Siegfried, cette dernière s'étant déroulée tôt le matin avant celles des danseuses. Il appréciait que très peu la présence de ses « rivales » sentimentales puisqu'elles avaient le don d'attirer le regard des plus beaux étudiants et aussi d'exécuter des pointes remarquables. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir monter sur pointes, effectuer des pirouettes à en faire perdre la tête aux plus beaux spécimens masculins ?
Les trois autres garçons accueillirent avec plus de chaleur le trio de charme, notamment un certain Lee, acolyte de Tenten depuis l'enfance.

- Bonjour, les belles Grâces. Comment allez-vous ?
- Grasses ? releva Ino, interloquée. Notre poids est surveillé, Lee et on nous aurait déjà virées si nous étions ...grasses.

L'amour de sa vie s'empressa de la réconforter en lui rassurant qu'elle n'était pas du tout grasse, loin de l'être même pendant que les deux autres adolescentes s'installaient. Temari se tourna vers son petit-ami pour l'embrasser chastement sur la bouche et posa son regard sur le chocolat chaud et la jolie tarte aux fraises devant elle.

- C'est pour moi ? lui demanda-t-elle.
- Oui, tu viens tout de même de passer une audition.

Il était tellement attentionné avec elle qu'elle se demandait parfois s'il se préoccupait de sa propre personne. Il avait deviné qu'après une telle audition qui avait fait gonflé son stress et l'avait poussée à fournir de gros efforts aussi psychiques que physiques, un peu de douceur lui ferait du bien.

- Merci, chuchota-t-elle, en le gratifiant un sourire magnifique.

Shikamaru devint carmin comme s'il avait avalé un piment de Jamaïque et tenta tant bien que mal à dissimuler sa gêne adorable. Sa dulcinée attaqua son chocolat, savourant la texture onctueuse cacaotée et sut pourquoi elle était une fan inconditionnelle de ce café. Le Au bonheur des Dames faisait le meilleur chocolat de tout Paris et certainement son bonheur.

- Comment s'est passée ton audition ? questionna Sai, avant même que le Nara ne pose la question.

Sur le qui-vive, Temari leva le nez de son savoureux chocolat et darda un regard des plus impassibles et impénétrables sur le brun pâle.

- Très bien.
- Ils n'ont rien dit ? Fait aucun geste ou signe particulier ? (L'adolescente secoua la tête et un rictus naquit sur ses lèvres) Moi, Gillian Murphy m'a lancé un sourire. Pas à toi ? Étrange.
- Ça ne veut rien dire, Dracula, siffla Tenten. Peut-être qu'elle a simplement voulu être sympathique ou alors extrêmement condescendante.

Temari adorait sa meilleure amie. Dès qu'elle avait un quelconque problème, celle-ci sortait griffes et crocs pour la défendre ardemment. Vexé, Sai se tut et se renfrogna tandis qu'Ino expliquait bien que les jurés étaient censés rester impartial et ne montrer aucun signe exprimant leur intention. Cela faisait partie des règles du jeu. Malgré tout, les paroles de Sai avaient semé le trouble dans l'esprit de la jolie blonde.

- Moi je suis sûr que tu les as époustouflés, lui glissa Shikamaru, sincère.

Sai leva les yeux, exaspéré mais ne fit commentaire et crut assister à un horrible cauchemar lorsqu'il vit les deux prunelles du jeune Nara fondre d'amour devant la prodigieuse blonde.

- En tout cas, aucune chance qu'ils te prennent, poursuivit-il, sur un ton froid. Il serait hors de question que nous dansions tous deux.
- Parce que tu te vois déjà Prince, Siegfried ? s'étrangla Tenten, avec son croissant. Ne soit pas si présomptueux ou tu termineras en Rothbart.

Les amis éclatèrent de rire devant la boutade de la vive brune et le visage glacial de Sai qui se tut définitivement, terriblement offensé.

- Et toi, Shika ?

Chôji anticipa la réponse de son meilleur ami et attira la complète attention de la Sabaku, curieuse.

- Ils l'ont pris à la troisième portée jouée.
- Pas vrai ? s'exclamèrent Ino et Tenten, surprises.
- Si, je vous assure. Ils ont d'ores et déjà affiché son nom dans ceux qui sont retenus pour composer l'orchestre final.
- Waouh !
- Bravo, Shikamaru !
- Ils veulent même faire de lui, le chef d'orchestre.
- Chô... commenta, le brun, rouge comme coquelicot.

Ino et Tenten lui braillèrent des congratulations bruyantes que malheureusement il dut supporter et ne reçut un secours que du serveur qui leur rapporta une nouvelle assiette de douceurs.

- Félicitations, mon flemmard, murmura la belle adolescente, au creux de l'oreille de son bien-aimé.

Il la remercia et fut extrêmement gêné lorsqu'elle posa une main sur sa cuisse. Il hésita longuement avant de la recouvrir de sa propre main admirant son Étoile en train de déguster sa tarte aux fraises. Il était convaincu qu'elle réussirait à décrocher le rôle qu'elle souhaitait et ils allaient tous deux participer au ballet spécialement monté par des jeunes graines de star. Que pouvait-il rêver de mieux ? Faire une tournée dans toute la France pour montrer le talent de l'Opéra de Paris en compagnie de sa petite-amie.
Allier passion et amour.
Travail et vie privée.
Il avait hâte de commencer à apprendre les partitions, à les retenir par c½ur et à les jouer avec dévouement tout en regardant évoluer sa Muse.
En attendant de sillonner les scènes de France, ils devaient patienter sans aucune crainte et connaissant son Étoile, elle devait se ronger les sangs. Heureusement, il avait tout prévu et lissa les billets secrètement dissimulés dans son porte-document. Encore un peu de patience et il lui ferait la surprise.
Il demeura silencieux tout le temps où ses amis discutèrent de tout et de rien, Ino se plaignant de son devoir de philosophie, Tenten de leur professeure Anko et Lee d'un ami d'enfance qu'il avait revu, du nom de Neji Hyûga. Chôji et Temari les écoutaient pendant que Sai pianotait sur son téléphone portable. Shikamaru piqua un petit somme discret, se laissant bercer par les voix amicales et le climat estival en déclin lorsqu'il s'éveilla au cri d'exclamation de Sai.

- Je vous laisse ! lança-t-il, tout excité.
- Où va-t-il ? s'interrogea Chôji.
- Rejoindre un certain Shee, informa Tenten.
- Shee est un danseur super ! expliqua Ino. Il est né en Pologne, a commencé au Kiev Ballet et a fait un détour au Moscou Ballet.

Les adolescents demeurèrent silencieux devant le pedigree du jeune danseur. Effectivement, pas étonnant que Sai le courtisait.

- En plus, il est plutôt beau garçon, les filles lui courent après, continua-t-elle, mais mon Chou à la crème, c'est toi le plus sucré à mes yeux.

Elle minauda ainsi à son amoureux et leurs amis détournèrent le regard pour leur laisser un peu d'intimité. Shikamaru en profita pour jeter un regard à sa montre. Bien. Il était l'heure.

- Nous allons également vous laisser, annonça-t-il, en gardant la main de sa chérie.

Les mâchoires de leurs amis se décochèrent, abasourdis et lancèrent des regards ahuris au Nara, déjà debout. Même Temari le fixait avec des yeux écarquillés par la surprise. Ne devaient-ils pas rester avec leurs amis jusqu'à la fin de l'après-midi ?

- J'ai une surprise pour toi, Étoile, apprit-il, de son air mystérieux.
- D'accord.

Et devant une Tenten muette, elle ouvrit son sac à main, en sortit son porte-monnaie lorsque son amoureux déposa un billet devant son meilleur ami.

- Ça, c'est pour nous. Gardez la monnaie.
- Hey, Shika, t'as pas besoin de...

La main de son Étoile dans la sienne, Shikamaru salua une dernière fois à la ronde ses amis et enlaça la taille fine féminine, soutenant son sac de danse. Lorsqu'ils furent éloignés du café, Temari ne résista pas à l'envie d'obtenir plus d'informations de la part de son amoureux.

- Dis moi, Shika, où allons-nous ?
- Ah ah ... top secret.
- Shika ! Dis-le-moi, s'il te plaît.

L'adolescent se stoppa et plongea dans les superbes prunelles de sa jolie blonde.

- Si je te dis une belle histoire d'amour entre une fabuleuse jeune fille qui aime énormément danser et un épris amoureux d'une condition sociale beaucoup plus élevée qu'elle.
- Giselle ! reconnut la jeune fille, toute excitée.

Elle s'attendit à ce que son petit-ami poursuive mais devant son silence, son regard malicieux, elle se tut un court instant, réfléchissant, dubitative. Shikamaru voyait les analyses dans ses superbes saphirs et retint mal un sourire, radieux.

- Shika...me dis pas ça ...
- Je n'ai rien dit.
- Oh ! Shika ! Giselle ! Mon Dieu, Giselle ?! répéta Temari, incrédule.
- Oui, dès que j'ai vu l'affiche, je me suis dit que ça te plai...

L'adolescente se jeta à son cou avec ferveur et l'enserra fortement, retenant son éclat de rire. Son petit-ami était parfait. Parfait. Absolument parfait. Et elle l'en aimait encore plus. Giselle ! Ce superbe ballet qu'elle ajouterait à la liste des ballets vus.

- Ça a dû te coûter une fortune ! morigéna-t-elle, faussement fâchée.

Elle était persuadée qu'il avait pris des places très avantageuses, devant la scène pour qu'elle puisse visualiser les moindres précisions techniques, les différents pas exécutés par la troupe et lui pourrait écouter aisément l'orchestre. Donc leurs places lui avaient coûter la bagatelle d'au moins une centaine d'euros.

- Oh, Shika ... tu es ... merci, merci, merci ! s'écria-t-elle, en l'embrassant fougueusement.
- Y a pas de quoi, mon Étoile, chuchota le Nara, ému.

Elle avait le petit-ami parfait qui la connaissait parfaitement et leur histoire d'amour était parfaite.

- Par contre, on va être en retard si on ne se dépêche pas, dit-il, sérieux.
- Je te suis, Amadeus.

Main dans la main, le jeune couple s'engagea dans les bouches du métro qui s'ouvrait à eux et ils dévalèrent les escaliers en riant insouciamment.


******

- Alors, comment c'était ?
- Elle a adoré, apprit le jeune homme, en entrant dans l'appartement spacieux de son tuteur. Désolé d'arrivé si tard.
- Ce n'est rien, rassura le grand Asuma, avec un sourire complice. J'imagine que la soirée s'est bien terminée.
- Ce n'est pas ce que tu penses, contredit derechef l'adolescent, rougissant. On a juste dîné ensemble et ensuite, on a flâné avenue de l'Étoile et je l'ai raccompagnée. On n'a rien fait d'autre.
- Tu n'as pas besoin de te justifier, Shikamaru. Tu es assez grand et j'aime beaucoup cette Temari.
- On n'a vraiment rien fait, je te jure.
- Temari est merveilleuse et vous formez un couple adorable, intervint la compagne de son tuteur, exténuée.

Hiruzen avait attrapé un mauvais rhume à la crèche et depuis, il ne faisait plus ses nuits en entier et devenait irritable durant toute la journée.

- Giselle était un très bon choix, continua-t-elle, en avançant vers l'adolescent. Bravo, Shikamaru. Nous avons reçu un coup de fil du directeur et les jurés ont été absolument médusés par ton talent et tiennent absolument à ce que tu diriges l'orchestre.
- Je préfèrerai m'occuper du violon. Mais merci pour tes encouragements, Kurenai.
- Dès que Temari aura reçu ses résultats, il faudra que vous veniez dîner à la maison, annonça cette dernière. On fêtera ensemble.
- Ou alors, on vous laissera fêter ça ensemble, chuchota Asuma, cherchant à embarrasser l'adolescent.

Celui-ci détourna le visage carmin et salua le couple avant de s'enfermer dans sa chambre. Temari et lui avaient passé une superbe belle après-midi et soirée, elle avait été radieuse durant tout le spectacle, l'avait remercié mille et une fois et sa tête blonde posée sur son épaule, Shikamaru se savait être le plus heureux des hommes et l'avenir semblait se dessiner sous le même bon augure. Les yeux pleins d'étoiles et l'esprit rêvant de futur avec sa belle Étoile, le virtuose ferma les yeux et sombra dans un profond sommeil.


****

Grâce à son parfait amoureux, Temari avait eu une bonne nuit de sommeil et était parée à affronter les résultats des auditions. Ils avaient été affichés la veille des auditions, l'organisation préférant choisir au plus vite la troupe afin qu'elle commence à répéter et que le ballet voie le jour aux fêtes de fin d'année.
Les danseurs tous agglutinés autour des panneaux d'affichage trépignaient d'impatience. Certains pleuraient déjà, d'autres criaient de joie, téléphonaient à leurs parents, leurs amis ... Temari sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule. Bigre. Elle était terriblement tendue.

- Tenten !
- Salut, ma vieille. Faut que tu me dises ce que toi et Mr Parfait avez fait hier.
- Nous n'avons rien fait, Ten.
- Je suis ta meilleure amie, Temari, tu peux le dire. Motus et bouche cousue. Promis.
- Nous sommes allés à un ballet.
- A d'autres, cachottière ! Vous aviez des petits airs coquins sur le visage. Alors c'était comment ?
- Tenten Hitora, je te jure que nous sommes allés voir Giselle, tu veux les billets ?

Dévisageant longuement sa meilleure amie, elle devina que celle-ci était vraiment sérieuse et que pour les aveux embarrassants, elle repasserait. Au moins, elle avait oublié durant trente secondes l'angoisse des résultats de l'audition.

- J'ai vu mon nom.

Temari arborait une mine grave et l'instant d'après, son visage s'éclaira subitement, véritablement contente pour sa meilleure amie qu'elle étreignit vigoureusement.

- Oh, Ten ! C'est super ! GÉNIALISSIME !
- Pas vraiment, j'ai pas le rôle de la maman de Siegfried.
- Mais alors ... ?

Là, la blonde était vraiment déstabilisée. Que voulait dire sa meilleure amie ?

- Je voulais participer mais pas en jouant le rôle d'un cygne, se lamenta la brune aux longues nattes. Je devrais faire le pas de quatre, Temari ! Le fameux pas de quatre, nom d'un troll en tutu !

Le pas de quatre des cygnes. Le quatuor le plus connu du monde de la danse. C'était exceptionnel à danser ! Toutes les danseuses rêvaient de le faire et Tenten semblait terriblement attristée à l'idée de le danser. Après tout, c'était logique qu'elle soit dans cet état : elle qui pensait simplement faire tapisserie dans le rôle de la reine, voilà qu'elle devrait fournir des efforts à contrec½ur.

- Je refuserai de toute façon.
- Quoi ?! Non ! C'est une chance qui ne se représentera pas, Tenten !
- Je ferai ce ballet que si toi, tu joueras...
- ODETTE ?! TEMARI NO SABAKU ?!! hurlèrent à l'unisson un groupe de danseurs.

Temari se figea, le sang se glaçant brutalement et sentit tous les regards rivés sur elle. Le groupe de candidats se désintéressa du panneau d'affichage pour observer leur Reine des Cygnes. Le souffle court, Temari les dévisageait tous, le regard neutre, tentant de lire leurs expressions faciales. De la déception, de l'envie, de l'admiration. Soudain, un cri fusa dans l'air lourd et une adolescente aux cheveux blond platine fonça directement sur le duo, un grand sourire aux lèvres qui lui prenait tout son minois.

- TU AS EU LE RÔLE, TEMARI ! TU L'AS EU ! chantonna-t-elle, aux éclats.
- Ouais, et elle ne réagit même pas, grogna Tenten, de mauvaise humeur à cause du rôle qu'on lui avait attribué. Tu respires, Tem' ?
- Je ...
- Je fais le pas de quatre ! annonça fièrement, Ino. Il faut que je le dise à ma mère et à Chôji, je vous laisse !

Sur ce, elle quitta ses amies, dont l'une demeura muette comme si le temps s'était arrêté. Elle avait obtenu le rôle. Elle allait danser le Lac des Cygnes en étant La Reine des Cygnes. Elle incarnerait le majestueux Cygne blanc et l'ensorcelant Cygne noir. Inévitablement, ce rôle serait un tremplin, une aubaine pour sa future carrière. Elle avait réussi. Il s'agissait de son vrai premier succès. Lentement, très lentement, elle se tourna vers sa meilleure amie et le son aigu déchira l'air.

****

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!!!!!!

Une tornade blonde tomba sur l'adolescent nonchalant qui rangeait son Stradivarius minutieusement. Elle le rendit complètement sourd mais il s'en fichait : il avait compris qu'elle avait réussi son audition, qu'elle serait le plus beau des Cygnes et que son rêve se réaliserait : ils feraient la tournée ensemble. Elle manqua de l'étrangler et heureusement, il parvint à s'extirper pour capter un peu d'air et l'écarta de quelques millimètres de lui pour l'admirer pleinement. Elle rayonnait de bonheur, radieuse, éclatait de joie, son sourire étincelant traduisant le débordement de sentiments mélioratifs qui l'animaient et ressemblait à un ange éclairé par son auréole. Son Étoile. Elle était son Étoile et elle brillait même en plein jour.

- Fantastique, dit-il, dévoilant toutes ses dents.

En ce moment, il avait complètement oublié son violon et l'état de délaissement dans lequel il l'avait abandonné, profondément obnubilé par sa charmante dulcinée. Elle hurla encore, perdant son sang-froid – chose qu'elle faisait très rarement – s'accrochant à lui, sautillant, et se fit réprimandée par le professeur de solfège en pleine dictée de notes avec ses élèves. Mouchée, elle se tut à contrec½ur mais ses chuchotements continuaient d'exprimer son c½ur paré à l'implosion. Odette ! Odile ! Nom de Nijinski ! Elle allait être La Reine des Cygnes de l'Opéra de Paris ! C'était tout simplement extraordinaire !

- On va être ensemble, Amadeus ! lança-t-elle, en enserrant à nouveau le cou de son amoureux.
- Ça va être génial, assura ce dernier, détournant le regard d'un élève venant récupérer son pupitre.

Ce dernier lui lança un regard des plus suggestifs et légèrement indécents selon le jeune Nara qui préféra l'ignorer et éloigner de lui la jolie adolescente qui en profita pour effectuer quelques déboulés suivis de sauts de biche avant de revenir vers lui en sauts de chat, le sourire aux lèvres et tombant naturellement dans ses bras, elle plongea son regard dans le sien.

- Je t'aime, Shikamaru, souffla-t-elle, les yeux pleins d'étoiles.

Il n'eut pas besoin de lui répondre la même chose puisque ses prunelles le faisaient pour lui et elle en fut extrêmement touchée. Aujourd'hui comme jamais, elle était heureuse, elle avait atteint le bonheur suprême et elle comptait bien y rester. Elle l'embrassa tendrement et sans conteste, leur baiser aurait grimpé sur l'échelle de sensualité si l'orchestre « senior » de l'Opéra ne venait pas s'installer pour s'entraîner. Sous les regards amusés des musiciens professionnelles, les adolescents, légèrement honteux, quittèrent avec hâte la salle de musique. Toute l'angoisse des résultats s'étant envolée, Temari avait le c½ur plus léger et était parée à vivre à cent pour cent son bonheur.

- Tu serais disponible ce soir ?
- Naturellement ! Prête à faire n'importe quoi, n'importe où du moment que c'est avec toi ! lança-t-elle avec détermination.
- Tant mieux, Kurenai voulait t'inviter pour qu'on puisse fêter nos réussites, alors je me demandais si tu voulais bien dîner avec nous.
- Bien sûr, Shika, accepta la jeune fille, en tournoyant sur elle-même. Ce serait un plaisir. Mais il faut d'abord que je prévienne Tsunade, je le lui avais promis !

L'adolescent hocha affirmativement la tête et sortit son portable pendant qu'elle faisait de même, composant rapidement le numéro de sa marraine artistique.

- Tsunade !
- Ma chérie ! J'attends ton appel depuis des heures !
- Désolée, marraine, je me suis laissée emporter par l'euphorie.
- Je m'en doute bien ! Figure-toi que les professeurs sont plus bavards et réactifs que vous, les étudiants, je suis au courant de ton succès, ma chérie. Mes félicitations. Nous nous retrouverons pour fêter ça, ce soir ? Si tu voyais la tête de Jiraiya ! Il est fou de joie et en pleure ! Si tu le voyais, vraiment ... il en oublierait ses points de suture.
- Marraine, ce sera vraiment génial mais j'ai promis à Shikamaru de dîner avec lui et ses tuteurs, ce soir. Ça ne te dérange pas ?
Un silence se fit entendre à l'autre bout de la ligne durant lequel Temari observa son amoureux répondre à son tuteur, probablement et attendit la réponse de la grande danseuse.

- Alors ta surprise t'attendra demain ?
- Oh, marraine... si ... si tu veux, je peux décommander.
- Non, non, j'ai entendu pour Shikamaru, transmets-lui mes congratulations, ou plutôt, nos congratulations. Et surtout, amusez-vous, bien !
- Merci, marraine ! Merci beaucoup !

Ravie, l'adolescente raccrocha et se tourna vers son brun adoré qui l'interrogea du regard. Évidemment qu'elle passerait la soirée avec lui. La bonne humeur contagieuse de la jeune fille embauma la propre humeur du virtuose qui lui attrapa la main, tenant la housse de son violon de l'autre et ils quittèrent tous les deux le bâtiment honorifique, radieux.


******

Ils n'avaient songé qu'à une chose : ils avaient réussi et pendant deux jours, ils avaient festoyé gaiement, insouciants, profitant jusqu'au bout de leur repos. Car les heures d'entraînement débutèrent le lundi à huit heures pile pour s'enchaîner à un rythme effrayant. Chôji et Shikamaru déchiffraient des kilomètres de partitions, uniquement celles de l'acte I tout d'abord tandis que leurs amies et dulcinées recevaient des leçons de la part de leurs professeurs. Orochimaru, Anko et Ibiki avaient décidé d'être plus exécrables que jamais et ne leur laissaient aucune chance pour présenter des excuses, se défendre par la fatigue physique, les heures de travail couplées des heures de cours. S'ils étaient là, c'était qu'on avait considéré qu'ils étaient capables de faire quelque chose de bien et ils devaient prouver qu'ils étaient dignes de l'honneur qu'on leur avait donné. Ils ne laissaient filer aucune faute, la technique était travaillée jusqu'à ce que les danseurs soient à bout de souffle, épuisés, les chorégraphies étaient apprises, répétées, travaillées, répétées encore et encore jusqu'à ce que les professeurs voient une amélioration. La théâtralité était elle aussi surveillée et exigée : tel danseur était réprimandé pour son manque de présence, telle danseuse pour ne pas s'être placée correctement et une autre encore pour avoir oublié un pas. Ino, Tenten et Temari accusaient sans broncher, sachant qu'il s'agissait d'une chance incroyable qu'elles ne devaient pas laisser passer et elles iraient jusqu'à perdre leurs âmes pour réussir. En particulier Temari.
Elle était inscrite comme étant la principale interprète d'Odette/Odile mais ce n'était que purement officiel. Officieusement, si elle échouait ne serait-ce qu'une petite fois, elle pourrait dire au revoir à son rôle et ravalé sa ranc½ur en le confiant à une autre. Elle avait eu vent de sa doublure, une certaine Shion Môryô qui elle aussi s'entraînait aux solos de la Reine des Cygnes. Temari devait bien avouer qu'elle dansait bien, elle jouait la candeur avec efficacité et la séduction avec une certaine prédominance par rapport à elle. pourtant, Temari se savait excellente : il n'y avait qu'à la voir dans le miroir effectuant des déboulés sur pointes parfaits, son expression exprimant le désarroi d'Odette et autre entraînement, elle s'amusait à faire le pas de deux d'Odile et du prince. Shee avait été promu Siegfried et était un très bon élève, de sorte qu'à eux deux, ils formaient un couple parfait. Leur représentation serait parfaite.

- Non, Temari ! tonna Anko, en stoppant la musique. Ça ne va pas !

La jeune fille s'écarta des bras de Shee et s'avança vers son professeur, visiblement très énervée.

- Tu n'es pas Odette, tu n'es pas dans le rôle.
- Comment ça ?
- Tu n'es pas assez douce, naïve, fragile ... tu dois inspirer l'amour du prince en étant captive de ton corps de cygne, tu dois lui montrer à quel point tu poses beaucoup d'espoirs sur lui, répondit Anko. Après la défaite, tu dois faire preuve d'amour retenu à son égard, lui montrer que tu l'aimes mais ... que tu as si peur de le perdre que tu n'as pas confiance en toi. On doit te sentir fébrile, sensible...

Temari ne comprenait pas. Du moins, à l'audition, on ne lui avait rien dit sur son interprétation et les semaines auparavant non plus alors pourquoi Anko lui faisait-elle ce reproche maintenant ? Qu'est-ce qui avait changé ?

- On reprend.

L'adolescente se concentra à nouveau, prit sa pose et la musique retentit. Elle n'était pas sûre de ses sentiments, elle restait méfiante, il s'agissait d'un homme et les hommes brisaient le c½ur parfois. Celui-là resterait-il éternellement avec elle ? Elle croisa le regard de Shee, confiant, sérieux et son personnage s'interrogea à nouveau. Était-il fait pour elle ? La sauverait-il de ce terrible Rothbart ? Parviendraient-ils avoir un fin heureuse ? À vivre ensemble ? Leur amour triompherait-il de la malédiction dont elle était victime ?

- Stop !

Le couple s'arrêta et firent face encore une fois à leur enseignante, toujours insatisfaite.

- Tu n'es pas suffisamment vraie dans ce rôle, Temari. Tes émotions sont trop dictées, elles ne sont pas assez naturelles, ça se voit que tu joues ce personnage, tu ne le vis pas.
- D'accord. On peut recommencer ?
- Non, tu as besoin d'inspiration. Shion ! Remplace Temari, s'il te plaît.

L'autre blonde aux yeux violets s'exécuta et dut pousser courtoisement une Temari incrédule. Voilà qu'elle devait prendre exemple sur Shion, maintenant ! D'accord, elle avouait qu'elle dansait bien, oui, surtout la variation d'Odette mais avec un peu d'entraînement, elle y arriverait elle aussi, Anko n'avait pas besoin de la forcer à assister à la représentation de sa doublure. C'était assez humiliant pour la remettre gravement en question. Temari rongea son frein silencieusement, observant le pas de deux entre Shee et Shion. Cette dernière évoluait son élément visiblement, elle jouait à la perfection la jeune fille déroutée par son premier émoi. Temari n'avait pas cette innocence-là. Depuis que sa propre famille l'avait rejetée, elle avait mûri, était devenue une adulte consciente que la vie n'était pas rose et ne comptait que sur elle-même. Elle avait appris et ne se bernait pas dans des illusions. Odette avait reposé ses espoirs sur un prince fragile comme la nature humaine et elle en était morte. Elle ne ferait jamais une erreur pareille. Son père, sa mère l'avaient cruellement déçue et elle ne croyait qu'en sa propre personne. Elle n'était pas Odette, elle était une battante, elle, voilà pourquoi elle ne parvenait pas à jouer la jeune fille recherchant la protection au lieu de trouver la force en son for intérieur pour se battre avec ses armes. Shion glissait sur le parquet, rendant fol amoureux le prince Siegfried, exaltant sa virilité, son paternalisme pour la délivrer du terrible Rothbart. Nom de Nijinski ! Elle savait charmer avec une innocence candide, sans le moindre effort, comme si son seul joli minois lui permettait de mimer les sentiments courtois qu'elle éprouvait. Elle avait tout l'air d'une héritière d'une noble famille, à peine sortie du couvent et déjà victime des flèches de Cupidon. C'en était assez de ce spectacle rageant. Shion agissait certainement comme la petite fille gâtée qu'elle était, on n'avait qu'à s'attendrir sur son adorable visage de poupée de porcelaine et ensorcelé, on cédait à ses caprices. Elle ne savait pas faire Odile parce que le Cygne noir était beaucoup trop subtil, moins pernicieux qu'elle, plus méticuleux et demandait une certaine exigence de maturité, d'intellect qu'elle ne possédait pas. Temari était une Odile née et serait une Odette par acharnement. Shion s'interrompit et Anko la remercia avant de se tourner vers ses quatre danseurs.

- Temari, j'espère que tu as bien regardé et retenu. Je vous retrouve demain.

Et le cours prit fin, les danseurs se dirigèrent vers le vestiaire des garçons, les danseuses dans celui des filles. Temari se changea, bouillante d'incompréhension. Elle devait trouver un moyen d'interpréter cette stupide Odette. Et elle, qui n'aimait pas les films à l'eau de rose, elle allait devoir s'y replonger pour s'inspirer. Misère. Ino lui ferait une liste complète.

- J'espère que tu as bien regardé et retenu, Temari, taquina Shion, de sa voix mielleuse. Je serai heureuse de donner des conseils à notre future Étoile.

L'intéressée lui darda un regard noir avant de l'ignorer superbement en enfilant son jean prestement. Elle allait retrouver Tsunade et lui demander des conseils parce qu'il était hors de question qu'elle abandonne SON rôle à Shion et à aucune autre fille d'ailleurs.

***

Heureusement, Jiraiya était un poète romantique dans l'âme et lui avait donné moult conseils qui l'aideraient bien. Dans la salle de danse de ses protecteurs, elle s'installa, dos droit, jambes tendues devant elle et elle s'étira en posant son ventre sur ses cuisses, ses bras touchant ses jambes longilignes. Elle expira, ignora le lancinement de ses muscles et songea à Odette. Elle devait interpréter à la perfection ce personnage, il était quand même la clef du spectacle. Elle inspira, se jurant d'impressionner Anko le lendemain et expira, se détendant malgré l'étirement. Comment jouer une amoureuse quasi ingénue sans trop dénigrer Odette ? L'adolescente se releva, s'avança vers la barre et se regarda. Son visage ne ressemblait en rien à celui de Shion, on voyait dans ses yeux qu'elle avait connu des choses dures et d'une façon, elle se rapprocha d'Odette qui avait été transformée en cygne. Cela ne devait pas être réjouissant. Comment garder le sourire après ça ? Si Rothbart avait transformé Odette en cygne, son père à elle l'avait transformée en vilain petit canard de la maison. Malédiction semblable a première vue. Temari devait retrouver son état avant que son père ne la chasse de chez elle. à cette époque, elle était heureuse, très heureuse, entourée de ses parents, de ses frères, elle allait au collège, le soir se précipitait pour danser, et rentrée chez elle, elle dansait encore, rêvant de ballets la nuit, de reconnaissance artistique. Elle était innocente, certainement autant qu'Odette.
Refoulant son passé, Temari se ressaisit et s'échauffa en effectuant de nombreux relevés sur pointes, rapides, concis et impeccables. Elle fit pirouettes sur pirouettes, répéta encore son enchaînement, s'imaginant petite fille, à son premier cours de danse classique. Elle rêvait d'un avenir de tutu et de pointes et malgré l'obstacle cruel qu'avait été son père, elle semblait bien partir pour réaliser son rêve. Pas-de-bourrés, piqué, assemblée sissonne, pas chassé, elle libéra son esprit se laissant porter par la musique. Alors qu'elle tentait une arabesque sur pointes, son téléphone portable retentit sur le thème de Rothbart et elle s'interrompit, connaissant déjà l'identité de son interlocuteur.

- Bonsoir, Shika.
- Salut, mon Étoile, pas trop fatiguée ?
- Non, plutôt déprimée.
- Pourquoi ? Tout va bien ? s'inquiéta l'adolescent, à l'autre bout du fil.
- Anko m'a disputée aujourd'hui. Elle trouve que je ne suis pas à fond dans mon rôle.
- Elle a dû oublier ses lunettes parce que tu es superbe.

Temari ne put s'empêcher de rire, émue par l'intention de son amoureux à s'efforcer de la réconforter. Il savait bien qu'Anko ne portait pas de lunettes – elle avait d'ailleurs une très bonne vision – et il ne l'avait pas encore vue danser Odette alors il ne pouvait affirmer qu'elle était « superbe ».

- Elle dit que Shion est bien meilleure. Je ne suis pas assez innocente selon elle.
- La musique ne t'inspire pas ?
- Si, la partition est très belle, je me prends au jeu mais elle n'adhère pas. J'ai déjà demandé des conseils à Jiraiya, je viens de me regarder un film stupidement pour hyper romantiques qui a failli me faire vomir. Je sais pas quoi faire, Shika.

Un silence de quelques secondes suivit sa confidence et elle s'en voulut de paraître si faible tout à coup.

- Tu dois imaginer que tu es au pays des Bisounours avec ton Bisounours flemmard, quand soudain, un méchant Bisounours condamne ton Bisounours flemmard à travailler tous les jours sans que tu puisses quelque chose, lança soudain, Shikamaru.

Inutile de dire que ses propos médusèrent Temari qui demeura muette de stupeur avant d'éclater de rire. Son fou rire continua un long moment, les larmes lui virent aux yeux, elle eut mal aux abdominaux tellement elle rit longtemps. Ciel, qu'est-ce que celui lui fit du bien ! Elle n'avait pas ri ainsi depuis pas mal de temps. Shikamaru était son sauveur, son ange du bonheur, son ... l'idée fusa dans son esprit hilare... SON prince Siegfried ! Il était son prince Siegfried qui lui promettait un merveilleux avenir sans sang, ni larmes. Finalement, elle n'était pas aussi différente que cela d'Odette. Elle aussi était amoureuse d'un jeune homme follement épris qui ferait n'importe quoi pour elle. Le soutien sans lequel elle n'était rien. Tandis qu'il s'excusait en bafouillages incessants, elle l'interrompit en le remerciant.

- Je ne vois pas en quoi ma phrase débile a pu t'aider, Temari, avoua-t-il, déconcerté.
- Tu m'as beaucoup aidée, Shika, merci. Je t'embrasse !

Et avant même qu'il ne put répondre, elle avait déjà raccroché et rempilé ses pointes, port de bras excellent, regard fixé sur le miroir. Elle savait comment être Odette, maintenant !
Anko en serait bluffée.
La jeune fille éleva lentement ses mains mimant le vol d'un bel oiseau noble tout en tourbillonnant gracieusement sur ses pointes. Elle délaissa son propre reflet pour endosser le corps torturé d'Odette, étendant ses bras comme s'il s'agissait d'ailes blanches et releva les yeux pour croiser ceux d'un inconnu. Un homme ! Elle recula, fuyant ce bel inconnu qui la retenait, lui promettant qu'il ne lui souhaitait aucun mal malgré l'arbalète à sa main. Effrayée, méfiante, elle tourna sur elle-même et s'élança, loin de lui, tandis qu'il déposait son arme et s'avançait vers elle, tentant de la retenir. Elle s'échappait, il revenait, elle fuyait à nouveau, battant des ailes disparues, relevant la jambe en attitude, mimant la pose d'un cygne à son envol. Elle courut à petit pas, il attrapa sa main, la tourna vers lui et tous deux plongèrent dans les yeux de l'un et de l'autres, laissant le coup de foudre les saisir.

- Stop ! C'était parfait ! félicita Anko.

Elle n'applaudit pas mais son visage illuminé montrait sa satisfaction. La première fois que Temari était revenue lui prouver qu'elle pouvait être Odette, elle n'en était pas revenue tant la jeune fille jouait bien et mettant cela sur un coup de chance, elle souhaitait tous les jours la voir danser et chaque jour, elle se rapprochait de la perfection. Elle n'interprétait plus, elle faisait littéralement corps avec Odette et c'était magique, saisissant. Anko n'était pas la seule à succomber au charme de la jolie Sabaku. Si Shee était resté impassible durant des semaines, depuis quelques temps, il ne pouvait s'empêcher d'ignorer les battements affolés de son c½ur lorsqu'il la tenait à la taille, lorsqu'il la portait, la faisait tourbillonner ou lorsqu'elle le regardait ainsi, de ses magnifiques yeux verts. Elle lui faisait sentir combien il était le seul à compter pour elle, combien il était l'unique amour de sa vie, qu'il était sa moitié, qu'elle s'abandonnait corps et âme à lui, qu'elle lui appartenait ad vitam aeternam. Il aimait éprouver ce sentiment de contentement, ce sentiment amoureux qui montait en lui, s'amplifiait à chaque entraînement avec elle, il aimait se sentir unique et précieux à ses yeux, aimait se sentir comme était son seul sauveur, son Prince Siegfried.

- Bravo, c'était remarquable. Seulement ... il faudrait que tu te remues, Shee, je te trouve mollasson et dans la lune. Concentre-toi !
- Désolé, professeur.
- Bon, on reprend avec tous les cygnes ! Tout le monde en place !

La jeune troupe obéit rapidement à l'ordre du professeur, les cygnes se placèrent côté cour et côté jardin, laissant au milieu le couple de danseurs. Le pas de deux Odette/Siegfried. Elle rêvait de le faire ! Shion roula les yeux au ciel en remarquant l'air béat sur le visage de Shee. Elle n'avait plus aucun doute ; il était bel et bien amoureux de la Sabaku. Au départ, elle pensait fermement qu'il jouait simplement son rôle mais à mesure que les semaines filaient, elle n'avait que dû se rendre à l'évidence. Cela ne la dérangeait pas parce qu'elle n'était pas intéressée par Shee mais cela l'ennuyait car il devenait un allié considérable pour sa rivale. Flûte.

- Shion, concentre-toi, aussi ! Qu'est-ce que vous avez tous à avoir la tête dans les nuages ?

Saleté, siffla la jeune fille, en ajustant sa position sans oubliant de ruminer. Comment Temari avait-elle pu se métamorphoser soudainement, voire miraculeusement en un cygne extraordinairement gracieux et sensible ? C'en devenait pathétique. Elle n'aurait pas dû s'améliorer en si peu de temps ! Comment allait-elle faire maintenant pour prendre sa place ? Il lui fallait absolument trouver un moyen de déstabiliser la blondinette pour lui voler son rôle. Par quoi commencer ? Shee ? Si lui semblait vraiment éperdu d'elle, Temari se fichait littéralement de lui et ne le considérait que comme portier, tout simplement. Ino et Tenten ? Elles étaient beaucoup trop fidèles pour trahir la Sabaku qui ne les abandonnerait jamais de son côté. Comment l'atteindre ? Par quoi ? Shion s'interrogeait sur les moyens d'abattre la Sabaku et pendant qu'elle dansait, elle aperçut un brun coiffé d'une haute couette et inconnu. Que faisait-il là ? Les répétitions étaient ouvertes, certes mais jamais elle n'avait vu ce type et il n'avait pas du tout une tête de danseur. Qui était-il ? Qu'il soit Einstein ou Moïse, Shion s'en moquait totalement ne remarquant qu'une chose : les étoiles qui dansaient dans les yeux sombres de l'inconnu. Décidément, la Sabaku attirait les hommes comme une araignée attirait son déjeuner. Il lui serait utile s'il était une connaissance de sa rivale mais si celle-ci le considérait comme elle considérait Shee, il lui était inutile. Lorsqu'il sentit un regard mauvais posé sur lui, Shikamaru se figea, honteux d'être pris en flagrant délit, et quitta promptement la salle. Il voulait une surprise à sa petite-amie mais le regard mesquin, sardonique de l'autre danseuse l'avait déstabilisé. Tant pis, il reviendrait une prochaine fois. Shee était éberlué par le charme innocent de sa partenaire, ses arabesques maintenues et développées avec grâce, son esprit torturé par l'amour naissant et la méfiance en la fidélité qu'il lui promettait. Tous ses gestes étaient exécutés avec une langueur involontaire, une noblesse solide dans un esprit meurtri, son visage voilé d'un nuage de pureté, sa légèreté de plume de cygne lorsqu'elle se laissait porter par lui, soutenir par son bras puissant et protecteur. Les autres cygnes évoluaient au son du CD lu par la chaine hifi, ne perturbant en rien le monde angélique entourant les jeunes amoureux. Odette hésitait encore à accorder sa main à Siegfried sûr de son amour et lorsqu'il l'attrapa, il se noya dans ses prunelles vertes inimitables et fondit, oubliant les prochains pas de la chorégraphie. Odette lui échappa pour évoluer sur pointes, marchant avec, avec une telle simplicité, facilité qu'on croirait que Temari était une nymphe marchant à la surface de l'eau. Elle revint vers lui et Shee la souleva au-dessus de sa tête, dans un admirable porté dans lequel Temari étendait ses bras, exprimant avec quelle dévotion elle liait son c½ur à un Siegfried chamboulé. Elle tentait de freiner à nouveau son élan amoureux dans un piqué suivi d'une attitude mais il attrapa ses poignets, retenant le volatile gracile qui tentait de lui échapper. Odette en éprouva un pincement au c½ur, c'est qu'il tenait à elle ce prince Siegfried. Peut-être bien qu'il pouvait la délivrer de Rothbart, après tout. Peut-être qu'elle ferait bien de céder aux troubles sentimentaux qui l'étouffaient et s'accorder un ultime espoir de recouvrer une vie meilleure. Elle effectua une dernière pirouette lente, délicate comme un cristal qu'on ne voudrait briser, il la tenait d'une main, leurs doigts entrelacés et ils se séparèrent pour laisser la place au pas de quatre. Shee ignora l'obligation de recouvrir sa respiration, troublé totalement par sa jolie partenaire qui n'avait d'yeux que pour ses amies. Ino et Tenten étaient tout simplement parfaites. Leurs relevés sur pointes étaient vifs et leurs coups de pied étaient impressionnants. Malgré l'air ronchon sur son visage, Tenten se pliait aux exigences artistiques et dansait avec toute l'énergie et la précision qu'elle possédait. Elle serait une très grande danseuse, Temari le savait.

- Temari... tenta Shee, tentant de contrôler son rythme cardiaque affolé.

Lorsque la jeune fille se tourna vers lui, il en perdit totalement le souffle et ne put prononcer un seul mot, tétanisé. Cela ne lui arrivait jamais, il était quelqu'un de très sûr de lui et avait vraiment cru que jamais une fille le rendrait aussi débile, aussi malléable que Pinocchio et pourtant, la Sabaku avait rompu toute arrogance, estime, ego et il se sentait nu et faible comme un ver sous son regard magique.

- Shee ? Tout va bien ?
- Je...
- Tu m'avais l'air bien étourdi, j'ai bien cru que tu allais me faire tomber, dit-elle, les yeux rivés sur ses deux amies.

Son reproche le coupa dans son élan et il se tut définitivement, s'éloignant même d'elle. Heureusement, au moins, elle pouvait observer avec tranquillité ses amies. Leurs sauts de chat étaient exécutés à l'unisson et lorsqu'elles terminèrent par une arabesque, Anko les félicita d'un hochement de tête et elles saluèrent leur public. Elles continuèrent à danser, devant une Temari fière de ses meilleures amies, montant sur pointes de temps en temps pour ne pas refroidir ses muscles.
Ce serait parfait.
Le spectacle serait parfait.
Elles seraient parfaites.





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#Posté le mardi 22 novembre 2011 16:34

Modifié le mardi 25 novembre 2014 05:09

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Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.229.175.129) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

x-narutoo-hinataa-x, Posté le mardi 05 février 2013 15:52

(Oups) du moins la fin avant la vraie fin, sera triste, je vais voir de suite...


x-narutoo-hinataa-x, Posté le mardi 05 février 2013 15:51

Aaaahh quel bonheur de retrouver ces personnages-là! J'aimais énormément le Shikamaru de cette histoire, ainsi que Temari, j'aimais beaucoup leur caractère,,, beaucoup plus d'ailleurs que dans Éternité, que j'ai relu, et pour laquelle j'ai eu un petit peu de mal, pas pour les qualités rédactionnelles ni pour l'histoire bien sûr, mais pour les personnalités de ces deux-là, que j'adore dans le manga et que je ne retrouvais pas forcément. Enfin, passons et concentrons-nous sur cet article-ci: outre la joie de retrouver cet univers et la passion gracieuse et touchante que tu y insuffles, ce fut par ailleurs un régal: Shikamaru et Temari sont tout bonnement adorables (tant adultes qu'adolescents d'ailleurs), sans parler de leur petite bande d'amis tous plus attachants les uns que les autres; je ne peux également que vibrer devant Le Lac des Cygnes, étant comme tu le sais une musicienne convaincue et correctement éduquée! Ce retour aux sources m'emplit de joie (même si je sais que la fin, du p


x-narutoo-hinataa-x, Posté le mardi 05 février 2013 15:16

Oh mon Dieu mon Dieu! Une reprise de cette fic qui était ma favorite! (J'ai vingt pages de retard sur ton blog... J'ai honte) je me jette dessus!


Miss-queency-girl-manga, Posté le lundi 19 décembre 2011 05:27

à ce stade je me fait tellement de film sur la fin c'est incroyable !
Alors sa fait un bail hein ! LOL les études me prennent tellement de temps et tout le reste que j'ai moins de temps à consacrer à skyrock !
Mais bon je suis heureuse de voir que tu as poster ses 3 chapitres sa me fait du bien faut dire !
Je voudrai te félicité car à chaque fois que tu aborde un theme tu le fait dasn les règles de l'art de l'écriture , tu étudies bien le contexte d'abord et c'est parfait !


shikamaru-story, Posté le vendredi 09 décembre 2011 15:44

J'adooooore ! c'est vraiment un bon début, vraiment ce texte est tellement bien écrit.
On vit ce texte c'est incroyable =D
Bonne continuation.


Dgk, Posté le jeudi 24 novembre 2011 21:27

Hello, très bon début, ça met l'eau à la bouche que d'imaginer la suite, je lis tes fics depuis un moment et force est d'admettre que celles où tu parles de danse sont magnifiques et fort bien écrites, tu fais partager ta passion pour la danse à travers tes écrits et ma foi, bravo, j'adore(comme toutes tes autres fics d'ailleurs), félicitations, j'attends la suite avec impatiente, bon courage, de toute façon çe sera du bon travail, comme d'habitude, encore bravo=)


elfian, Posté le mercredi 23 novembre 2011 17:12

Comment j'aime trop !!! J'adore toutes tes histoires mais particulièrement celles qui parlent de danse parce qu'on sent vraiment que tu es à fond dedans, que tu aimes ça, que tu vis ça, et c'est merveilleux ^^
Je ne perçois que trop bien plusieurs scénarii qui pourraient se dérouler et en tremble, brrr.... Mais bon, c'est pour la bonne cause puisqu'on sait très bien comment la suite finit ^^
Encore merci pour ce petit bijou ;)


kaimetsuXseimei, Posté le mercredi 23 novembre 2011 12:34

J'aime beaucoup. Tu commences à après la fin de ta fic (Pour un adage), mais en fait, l'histoire va plutôt porter sur leur séparation... J'adore <3

J'ai hâte de la suite. Je voudrais bien te laisser un commentaire... Disons... Mieux, mais j'ai mes devoirs de physique qui m'attendent (oh noooon !!) et ma batterie de tél risque de me pas tenir longtemps encore...
Bref, j'ai hâte de la suite !!!


manga1395, Posté le mercredi 23 novembre 2011 11:44

Pour la première partie, je trouve qu'elle a était pas mal mais sérieux tu a coupé au mauvais moment sa devenait intéressent !
Enfin bref...
Ne tarde pas à écrire la suite s'il te plait.
Ha oui et dans ta phrase "comme s'il avait avalé un piment de Jamaïque" tu aurais pu mettre mon bled, j'ai rien contre la jamaïque je kiff bob marley mais on site jamais le blaze d'mon pays bon je decal et à la prochaine ;)...


fic-of-propheties, Posté le mercredi 23 novembre 2011 10:28

hum je sens que Shion et Shee vont avoir un lien avec la rupture de Temari et Shika


Oo-Fanfii-Naruto-oO, Posté le mercredi 23 novembre 2011 10:19

Super, magnifique ..! Le plus beau que j'ai lut avec ton premier, vraiment tout est super bien écris et décrit.
Vraiment bravo, super !


temari-et-autres-fanfic, Posté le mercredi 23 novembre 2011 08:48

j'aiiiiiiime parfait, fantastique, une écriture surprenante et enchanteresse. En un mot: bravo


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